RDC : Kinshasa dénonce une aggravation des crimes dans les zones occupées et sonne l’alarme sur les ambitions expansionnistes du Rwanda

Dans un communiqué officiel, le Gouvernement congolais accuse l’armée rwandaise et ses supplétifs de multiplier des exactions dans les territoires occupés du Nord et du Sud-Kivu. Meurtres, viols, déportations forcées et imposition d’une administration parallèle sont dénoncés comme des violations flagrantes du droit international.
Le Ministère de l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires Coutumières de la République Démocratique du Congo a publié, ce 18 juin 2025, un communiqué d’alerte dénonçant une recrudescence des violations graves des droits humains perpétrées par l’armée rwandaise et ses supplétifs dans les provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu.

Selon le document signé par le Vice-Premier Ministre Shabani Lukoo Bihango J., plus de 289 cas d’assassinats et d’exécutions sommaires, 102 cas de viols, 270 cas de torture, ainsi que des disparitions, des pillages et des recrutements forcés ont été enregistrés entre le 9 mai et le 16 juin 2025 dans les zones sous occupation. Le massacre de plus de 100 personnes dans la chefferie de Bwito, territoire de Rutshuru, et l’incendie de centaines de maisons dans les groupements de Bukombo, Tongo et Bambo sont cités comme l’un des faits les plus marquants.
Le communiqué dénonce également :
• La traque ciblée des citoyens congolais assimilés aux FDLR pour les déporter vers le Rwanda.
• L’imposition d’une administration parallèle, incluant la nomination illégale d’un gouverneur au Sud-Kivu.
• La transplantation de populations rwandaises avec l’appui de responsables nommés pour encadrer leur repopulation dans les zones occupées, à l’exemple de M. Mwigimba Jean Damascène, désigné comme responsable de la CNR au Nord-Kivu.
Le Gouvernement de la RDC considère ces actes comme des violations flagrantes du droit international, évoquant notamment la Charte des Nations Unies, la Convention de Genève sur les réfugiés et l’Acte constitutif de l’Union africaine.
Fait notable, Kinshasa tire la sonnette d’alarme contre la volonté manifeste de Kigali de se soustraire au cadre de la Commission Tripartite RDC-HCR-Rwanda, dénonçant une stratégie expansionniste visant le repeuplement planifié de ces zones par des ressortissants rwandais.
Dans ce contexte, le Gouvernement congolais appelle les partenaires nationaux et internationaux à suspendre toute coopération avec les structures liées à l’occupation rwandaise et à attendre les résultats de la réunion tripartite pour clarifier la situation.
La situation dans l’Est de la RDC continuant de se dégrader, le ministère affirme qu’il poursuivra la documentation rigoureuse des violations en vue de traduire en justice les responsables de ces actes, y compris les supplétifs du M23 et de l’AFC. Le message de Kinshasa est clair : l’impunité ne sera plus tolérée.
lisez le communiqué du vice-premier ministre Lukoo Shabani :
